RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
SÉCRETARIAT GÉNÉRAL À LA PRIMATURE
CELLULE D' ANALYSES DES INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENT
    PROVINCE DE TSHUAPA

    BOONGO NKOY Pancrace

    Gouverneur de province 

    Section I : Identification de la province et animateurs clés
    Section II : Données géographiques, administrative et particularités de la province
    Historique de la création de la province

    La province de la Tshuapa est un ancien district de l’ancienne province de l’Equateur, devenue province en 2015 à la suite du démembrement qui a donné naissance aux vingt-six (26) nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo (RDC).

    Elle compte six territoires et une ville, nous citons :

    La ville de Boende, qui est le chef-lieu de la province,

    Le territoire de Befale,

    Le territoire de Boende,

    Le territoire de Bokungu,

    Le territoire de Djolu,

    Le territoire de Ikela, et

    Le territoire de Monkoto.

    Coordonnées géographiques
    • Longitude : E 20°52’ 21,80496’’ ;
    • Latitude : S 0°16’ 52,29516’’, et Altitude : 332, 9 m.
    Sol, climat, relief et hydrographie

    Dans son ensemble, le sol de la Province de la Tshuapa est de deux natures, notamment argilo-sablonneux et sablo-argileux. La province est située dans la cuvette centrale et couverte par la forêt équatoriale et son relief est presque uniforme, à l’exception des longs de certaines rivières qu’on trouve des pentes raides qui donnent l’intention des montagnes.

    Climat

    D’après la classification de Köppen, le climat de la province de la Tshuapa est du type Af : tropical humide avec des précipitations tous les mois de l’année ou presque, pas de saison sèche ou peu marquée. L’ensemble du paysage de cette région subit un climat dit équatorial avec une pluviométrie annuelle moyenne qui varie entre 1 500 et 1 800 mm. La période la plus humide va d’août à novembre et la durée de la saison sèche (janvier-février) est inférieure à 2 mois. La température moyenne minimale mensuelle varie entre 21,20 et 22,20°C et la moyenne maximale mensuelle varie entre 26,8 et 30,85°C.

    Végétation

    La plus grande partie du paysage de la province de la Tshuapa est couverte de forêts denses humides dont les forêts de terre ferme et les forêts périodiquement inondées et/ou marécageuses qui longent les rivières et les ruisseaux. Les formations de terre ferme comprennent des forêts ombrophiles semi-sempervirentes à Scorodophloeus zenkeri et des forêts ombrophiles sempervirentes à monodominance de Gilbertiodendron dewevrei ou de Brachystegia laurentii. Les formations édaphiques comprennent des forêts ripicoles à Uapaca heudelotii, des forêts inondables à Oubanguia africana et des forêts marécageuses à Entandrophragma palustre et Coelocaryon botryoides.

    Hydrographie

    La province de la Tshuapa est drainée par plusieurs rivières dont certaines sont navigables, notamment Tshuapa, Maringa (Luo), Lopori, Salonga, Lomela, etc.

     

     

    Subdivision administrative de la province

    Située au Nord-Centre du pays, elle fait frontière à 7 autres provinces dont :

    • Au Nord la province de Mongala et de l’Equateur ;
    • Au Sud la province du Sankuru et du Kasaï ;
    • A l’Est par la province du Maniema et de la Tshopo et
    • A l’Ouest par la province de Maï-Ndombe.

    Sur le plan administratif, la province de la Tshuapa est subdivisée en six (6) territoires repartis en 23 secteurs, 1 chefferie et 184 groupements, 1653 villages ; ainsi qu’une ville qui est le chef-lieu de la province, répartie de la manière suivante :

    • Ville de Boende qui est le Chef-lieu de la province compte 2 communes
    • Territoire de Befale, 3 secteurs et 29 groupements ;
    • Territoire de Boende, 4 secteurs et 43 groupements ;
    • Territoire de Bokungu, 4 secteurs, 1 chefferie et 25 groupements ;
    • Territoire de Djolu, 4 secteurs et 30 groupements ;
    • Territoire d’Ikela, 5 secteurs et 29 groupements ;

    Territoire de Monkoto, 3 secteurs et 28 groupements

    ©      Situations socio- culturelles

     

    La population de la province de la Tshuapa est principalement composée de l’ethnie Mongo dans laquelle on trouve plusieurs tribus dont : Nsong’Ekelese, Lonola, Gando, Elinga, Bolifa, Loma, Nsongo-Mboyo, Nkole, Nkundo, Mbole, Boyela, Koka, Bakutu, Ekota, Nsongo, Yomongo, Yankata, Yansola, Boonde. Hormis l’éthnie Mongo on y trouve aussi d’autres qui sont minoritaires notamment Batswa, Bambesa, etc.

    Particularités de la province

    Par son sol argilo-sablonneux, la province a une vocation agricole, jadis, grenier agricole. Située en pleine forêt, elle regorge une flore très riche et diversifiée avec plusieurs espèces exploitables. Abritant le Parc de la Salonga et d’autres aires protégées, elle compte plusieurs espèces en faune, entre autres : Bonobo, Paon congolais, Léopard, Eléphant, etc. Son sol et sous-sol sont riches en diamant, fer, or, cuivre, plomb, zinc, niobium et kaolin.

    Elle dispose d’un réseau hydrographique, les rivières Tshuapa, Lomela et Momboyo qui se jettent à la rivière Ruki, l’un des plus grands affluents du fleuve Congo, vers le territoire d’Ingende et plusieurs d’autres voies reliant tous les territoires que compte la province, et navigables tous les douze mois de l’année.

    Section III : Vue socioéconomique de la province
    Les grandes entreprises de la province, localisation et secteurs d’activités
    ENTREPRISESLOCALISATIONDOMAINE D' ACTIVITÉEtat actuel ÉTAT ACTUEL
    BRALIMAKisanganiBrassicoleEn activité
    BUSIRA LOMAMIISANGIAgriculture (Huilerie)En activité
    PHC-FERONIA/LOKUTUISANGI et YAHUMAAgriculture (Huilerie)En activité
    FEZUTAKisanganiIndustrie AgroalimentaireEn activité
    SOTEXKIKisanganiTextileFonctionne à 5%
    BELTEXCOKisanganiCommerce généralEn activité
    PLAZAKisanganiCommerce généralEn activité
    SPIECUbundu (PK 42 Ituri)Agriculture (Huilerie)En activité
    SORGERIEKisanganiSavonnerieFermée
    Congo FuturKisanganiCommerce généralEn activité
    Lobbi CongoUbunduAgriculture (Hévéa)Fermée

    La province ne compte que quelques entreprises de grande taille en dépit de ses potentialités forestières et en terre. Quelques-unes sont trouvées dans les territoires de Befale, Boende et Ikela notamment la société IFCO (Industrie Forestière du Congo) (Befale), Maniema union2(Boende) la société B.L.E. (BUSIRA LOMAMI EQUATEUR), ex. SABE (société anonyme belge) (Ikela) et la société CAFECA (CAFECAOUTCHOUC), etc. ; qui œuvrent respectivement dans l’exploitation brute de bois et de l’hévéa. Ces quelques entreprises ont comme secteurs d’activités : Economie et agro-industrie. Plusieurs plantations sont abandonnées, entre autres les plantations d’hévéa et de palmerais qui employaient avant la guerre de 1997 un personnel de grande taille.

    Principales zones de concentration d’activités économiques et défis majeurs

    Dominée par le commerce de détail, la ville de Boende et les chefs-lieux des territoires sont les principales zones de concentration d’activités économiques ; on trouve des magasins de quelques expatriés, sujets Indiens et chinois, des boutiques et étalages des marchés dans la ville de Boende et les chefs-lieux des territoires. Le secteur tertiaire est d’un apport assez limité aussi dans la constitution du PIB provincial. Nous signalons aussi la présence de la succursale de la Banque Centrale du Congo ainsi que deux agences de transfert des fonds : Soficom et Solidaire dans la ville de Boende. La Banque Afriland ouvre ses activités uniquement pour paiement des fonctionnaires de l’Etat.

    Plusieurs défis sont à relever, notamment :

    • La création des marchés d’approvisionnement en produits manufacturés, et
    • La diversification de l’économie de la Province,
    • L’appui des Institutions de microfinance aux commerçants,
    • L’interdiction de commerce de détail aux étrangers, etc.

     

    Principales infrastructures économiques et défis majeurs

    La Province dispose des ports, des marchés et aérodrome dans certains territoires, malheureusement que ces Infrastructures souffrent d’un manque d’appui car ne répondant pas aux normes ; d’où la nécessité d’un appui aux Infrastructures économiques.

     

    Répartition des activités par secteurs d’activités économiques
    • Agriculture : C’est la principale activité et source de revenu pour les ménages. Elle représente 70% du volume d’activités économiques. Les exploitants agricoles évoluent pour la plupart, dans le secteur informel et ne contribuent pas dans l’économie de la province. Les principaux produits de l’agriculture sont : le manioc, le maïs, le riz, etc.
    • Petit élevage : classé en deuxième position, les principaux animaux de l’élevage sont : le porcin, le caprin, l’ovin, le bovin, le rongeur et la volaille, tous ces animaux sont élevés en divagation et ils sont les plus souvent victimes des épizooties surtout pendant les saisons sèches, sans appui en produits vétérinaires.
    • Pèche et cueillette : la pêche est actuellement exercée traditionnellement par une minorité, elle dépend de la saison. La cueillette concerne les produits forestiers non ligneux (PFNL). Les plus importants en terme de part dans le revenu sont : les chenilles, les champignons, le miel, les jeunes feuilles de marantacées (Beya).
    • Le commerce général : dominé par le commerce de détail, nous trouvons des boutiques, pharmacies, étalages aux différents marchés des territoires, à Boende ville il y a présence de quelques magasins des sujets indiens et chinois.
    • Exploitation forestière : quelques entreprises œuvrent dans ce secteur, il s’agit de la société IFCO (Industrie Forestière du Congo) spécialisée dans l’exploitation brute des bois (grumes) dont le siège se trouve à Kinshasa mais exerçant ses activités dans le territoire de Befale, secteur de Lomako ;
    • Transport : Nous signalons la quasi-inexistence des moyens de transport, le moyen le plus utilisé par la population est le pied, mais il sied de signaler la présence de quelques taxi-moto dans les différents territoires et villes et les baleinières appartenant aux particuliers. Trois agences assurent le transport aérien, il s’agit de l’agence Georges Business Services “GBS”, l’agence Israël travel et l’agence Malu aviation.

     

    Nous signalons aussi la présence de trois réseaux GSM : Vodacom, Airtel et Orange, qui offrent leurs différents services de mobile money et internet, mais le taux de couverture reste très faible, inférieur à 10%.

    Principales sources de revenu des ménages
    Territoire%Agri%Maraichère et jardin%Pêche%Elevage%Petit commerce%Métiers informels%Travail salarié%Autres
    Bawfasende580021012135
    Banalia7001711533
    Basoko7013545120
    Isangi6559116040
    Opala6706742112
    Ubundu6617672101
    Yahuma710664193

    L’économie de la Tshuapa est essentiellement basée sur l’agriculture, qui est l’activité principale des paysans. Elle est aussi marquée par la présence de petites entreprises qui, en majorité sont privées et informelles, n’ayant pas d’impact positif sur la santé financière de la province. Elles sont généralement individuelles, œuvrent dans le commerce de détail des produits manufacturés, pharmaceutiques et pétroliers (Carburant), boulangerie artisanale, ainsi que bureautique ; L’élevage et la pêche artisanale font également partie des activités économiques de la province. Alors que son sol et sous-sol sont riches en diamant, fer, or, cuivre, plomb, zinc, niobium et kaolin. D’où la nécessité d’une exploitation minérale. Nous y trouvons quelques entreprises œuvrant dans l’exploitation des grumes et hévéa.

    De la production locale
    • Agriculture : le manioc, le maïs, le Riz, le soja, le haricot local, les arachides, les bananes plantains et de table, les niébés, la courge sont dans tous les territoires,
    • Foresterie : Bois bruts appelés grumes dans les territoires de Befale et Boende,
    • Industrie : hévéa dans les territoires de Bokungu et Ikela
    • Pêche et pisciculture : Poissons frais et fumés (Ngolo, Mongusu, Nzombo, tilapia, etc) dans tous les territoires,
    • Elevage : la viande de porc, chèvre, vache, mouton, petit rongeur et volaille dans tous les territoires
    • Cueillette : Chenilles, miel, champignons, beya, dans tous les territoires

     

     

    Des biens importés 
    • Des autres provinces de la RDC par secteur d’activités: agriculture, industrie, mine

    Les différents produits manufacturés proviennent de différentes provinces et villes telles que : Mbandaka, Kinshasa, Kisangani et Nord-Kivu.

    Les produits agricoles et produits divers tels que : Haricot, riz, farine de froment, huile végétale, sel, sucre, etc. proviennent de Kinshasa et Mbandaka ; l’approvisionnement en carburant (essence et gazole) se fait à Mbandaka et Kinshasa ;

    L’achat des motos et pièces de rechange se fait à Kinshasa, Kisangani et au Nord kivu;

     

    • De l’extérieur de la RDC par secteur d’activités: agriculture, industrie, mine

    Le carburant (essence et gasoil) qui vient de la République du Congo et se vend bon marché par rapport à celui de Mbandaka et Kinshasa, mais le constat fait est que ce carburant venu de la république du Congo est de qualité inférieure par rapport à celui de Kinshasa.

    Taux de change et prix du carburant au litre à la pompe
    Taux de change flottant et prix du carburant appliqué au mois de Janvier 2023
    Vendeur: 1$ = 2100 FCAcheteur: 1$ = 2450 FC
    Prix du carburant à la pompe1 Litre = 4500 FC
    Prix du Gasoil à la pompe1 Litre = 4200 FC
    Agriculture et défis de développement rural

    L’agriculture est l’activité principale pour la survie de la population de la province mais souffrant ainsi d’un sévère manque d’appui. Un ménage peut pratiquer plusieurs activités pour subvenir à ses besoins notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, la chasse, la cueillette ainsi qu’un métier formel ou informel.

     

    L’absence remarquée des partenaires au développement dans le secteur agricole de la province tels que les partenaires techniques et financiers pouvant encadrer et appuyer les agriculteurs dans la mise en œuvre des pratiques agricoles modernes et durables, limite la diversification de ce secteur. Les cultures couramment utilisées sont les Manioc, Maïs et Riz.

    Cultures vivrièresCultures pérennes
    CulturesTerritoires par ordre d’importanceCulturesTerritoires par ordre d’importance
    RizOpala, Banalia, Ubundu, Isangi, Basoko, Yahuma et BafwasendeHévéaUbundu, Banalia
    BananeBanalia, Ubundu, Isangi, Opala, Basoko, Yahuma et BafwasendeCacaoBanalia, Ubundu, Bafwasense et Isangi
    ManiocOpala, Basoko, Ubundu, Yahuma, Isangi, Banalia et BafwasendeHuile de palmeIsangi, Ubundu, Yahuma, Banalia, Opala, Basoko et Bafwasende
    ArachideUbundu, Bafwasende, Yahuma, Basoko et Banalia

    La pêche artisanale est plus pratiquée dans les territoires de Isangi, Ubundu, Basoko, Opala.

    Les défis majeurs de développement du secteur agricole dans la Tshopo restent le faible taux d’accès aux services sociaux de base (encadrement, structuration et appuis aux producteurs) et le déficit infrastructurel, particulièrement les routes et voies d’évacuation, en plus de la structure des marchés locaux.

    Education
    • Répartition des divisions et sous divisions éducationnelles en province

     

    La Province compte actuellement deux divisions éducationnelles, notamment la division éducationnelle Tshuapa I dont le siège est à Boende, qui regroupe trois territoires à savoir : Boende, Befale et Monkoto ainsi que dix-neuf sous-divisions, et la division éducationnelle Tshuapa II dont le siège est à Bokungu, qui regroupe aussi trois territoires à savoir : Bokungu, Ikela et Djolu, ainsi que vingt sous-divisions.

    Environnement et enjeux de développement durable
    • Parcs et aires protégés par territoire

     La grande partie de la province est occupée par les aires protégées notamment le Parc National de la Salonga qui comprend une partie du territoire de Monkoto, celles des territoires de Bokungu et de Boende ; ainsi que la Réserve de Faune de Lomako Yokokala dans le territoire de Befale, et la Réserve Communautaire de Bonobo d’Iyondji dans les territoires de Djolu et Ikela.

    • Sites touristiques

     Les aires protégées que regorge la province constituent des attraits touristiques importants, une fois entretenues, seraient des sources génératrices des revenus pour la province.

    • Autres atouts écologiques
    • La province de la Tshuapa a d’énorme potentialité environnementale, vu sa position géographique qui la situe dans une grande forêt ombrophile, où on trouve plusieurs espèces végétaux et d’animaux endémiques comme le Paon Congolais, Bonobo, etc. pouvant attirer des investissements dans ce secteur.

     

    Energie et accès à l’eau potable
    • Energie

    Le secteur de l’énergie dans la province de la Tshuapa demeure parmi les secteurs non soutenus. Le bois de chauffage et la braise demeurent les principales sources d’énergie utilisées dans les ménages, mais aussi pour d’autres usages comme la fabrication du savon local, la distillation de la boisson alcoolique appelée “Lotoko ou aguene” et la fabrication de briques cuites, etc.

    La production et la consommation de l’énergie présentent un tableau très sombre pour    l’ensemble de la Province de la Tshuapa. 

    Cependant, Trois sources d’énergie sont d’usage dans la Province à savoir :   

    • Le bois et charbon ;   
    • L’énergie électrique et solaire ;
    1. Bois et Charbon  

    Les statistiques y afférentes sont difficiles à réunir. La collecte des données CAID de 2018 montrent que le taux d’utilisation du bois de chauffe et charbon de bois avoisine les 99,99 % pour tous les différents travaux domestiques dans l’ensemble de la province.

    Par manque de l’électricité, la population utilise le bois comme source d’énergie principalement pour la cuisson. Du coup, plusieurs espaces forestiers sont déboisés.

    Le bois et le charbon constituent pour les habitants de la Province de la Tshuapa, la principale et seule source d’énergie de base et la plus utilisée pour les besoins domestiques.

    1. Electricité et Energie solaire

    La ville de Boende comme chef-lieu est parmi les villes non électrifiées du pays, faute d’une source d’électricité ; actuellement, quelques lampadaires sont installés dans les grandes directions de la ville pour éclairer pendant la nuit, il s’agit notamment des avenues Mobutu, de la révolution et Lumumba.  Dans les territoires, le courant électrique est inexistant.  Les panneaux solaires sont utilisés par certains ménages pour l’éclairage la nuit. Pour le reste de ménage ce sont des lampes torches qui sont utilisées à la tombée de la nuit.

    Le fort potentiel hydrographique de la province constitue un atout pour son développement car il devrait lui permettre d’opter pour une technologie des petites centrales.

    Il existe une centrale thermique installée mais qui n’est pas fonctionnelle dans la ville de Boende avec un groupe électrogène d’une capacité de 0,352 MW appartenant à la SNEL. La province ne dispose pas de centrales hydroélectriques, elle est alimentée en énergie électrique par des groupes électrogènes privés et des panneaux solaires.

    Le potentiel en hydroélectricité se situe aux environs de 25,88 MW alors que la demande est estimée à 83,98 MW. Cependant, on note près de 4 sites hydroélectriques identifiés mais non évalués répartis dans les territoires de Boende, Befale, Bokungu et Djolu.

    Le potentiel solaire est très élevé (supérieur à 5,5 kWh/m2/jr) par contre le potentiel éolien est très bas (inférieur à 3m/sec). Il convient de signaler que le plus important de son potentiel énergétique se situe au niveau de la biomasse-énergie présent dans la quasi-totalité de la province sous forme brute ou sous forme de déchets agricoles ou autres.

    • Accès à l’eau potable
    • Tout comme pour l’électricité, l’eau potable dans la Tshuapa reste une denrée rare pour la population, sauf dans la ville de Boende où nous trouvons quelques forages. Certains territoires dont Befale et Monkoto manquent des sources aménagées pouvant desservir la population en eau potable. Pour d’autres territoires, les sources aménagées sont souvent aux chefs-lieux des territoires mais dont l’aménagement date de longtemps, ce qui fait que la population manque de l’eau potable. Dans l’ensemble de la province, la population s’approvisionne en eau dans les ruisseaux, rivières et sources non aménagées.
    Territoire/VilleRobinetPuits aménagéForage / PompePuits non aménagéSource aménagéeSource non aménagéeRivière / Lac / Cours d’eau
    Kisangani54,6%16,4%,5%4,3%14,0%10,1%0,0%
    Ubundu4,0%2,2%2,7%5,8%24,8%58,4%2,2%
    Opala0,0%7,7%0,0%3,6%11,2%70,9%6,6%
    Isangi0,0%7,2%2,6%32,0%30,4%26,3%1,5%
    Yahuma0,0%1,5%3,5%3,0%4,0%59,8%28,1%
    Basoko0,0%11,9%21,5%7,3%12,8%12,3%33,8%
    Banalia0,0%5,8%1,3%18,2%23,4%46,1%4,5%
    Bafwasende0,0%3,4%1,3%11,9%31,9%38,7%12,3%
    Déficit infrastructurel et niveau d’inter connectivité des réseaux locaux

    L’accès à la province de la Tshuapa se fait par voies routières, biefs navigables et par voie aérienne.

    • Réseau routier (routes nationales, provinciales et routes d’intérêt local)

     

    La route permettant l’entrée et sortie de la province est la Route Nationale 7 (RN7) qui connecte la province de la Tshuapa à celle de la Tshopo via le territoire d’Opala, et la province du Sankuru via le territoire de Lomela ; cette RN7 relie aussi la Tshuapa à l’Equateur via les territoires d’Ingende et Bolomba. Hormis la route nationale, différentes routes provinciales permettent aussi l’accès dans la Province de la Tshuapa tels que : la route reliant la Tshuapa à l’Equateur via le territoire de Basankusu ; celles reliant la Tshuapa à la Mongala via Bongandanga et la Tshuapa à la Tshopo via Yahuma.

     

    Les territoires de la Tshuapa sont aussi reliés entr’eux par des routes provinciales et la route nationale, notamment la route nationale Ingende-Boende qui relie les territoires de Befale et Boende, Boende et Bokungu, Bokungu et Ikela ; les routes provinciales relient les territoires de Boende et Monkoto, Befale et Djolu, Djolu et Bokungu. Il sied de signaler que toutes ces routes sont en terre et sont dans un état très délabré, une situation qui rend la Province enclavée.

    En ce qui concerne le transport des personnes et de leurs biens dans la Tshuapa, il n’est plus possible par véhicule faute de l’état très délabré des routes.  Les moyens de transport routier les plus utilisés pour l’évacuation des produits agricoles de bassins de production vers les centres de consommation sont le pied (têtes et dos), le vélo et la moto.

    • Réseau ferroviaire

    La Province n’est pas reliée par un chemin de fer, donc le réseau ferroviaire est inexistant dans le milieu.

    • Réseau fluvial, riverain et/ou lacustre

    Pour le transport fluvial, il se fait par voie navigable avec possibilité d’utiliser les bateaux, baleinières, radeaux et pirogues motorisées (convoi) pour naviguer sur les rivières Tshuapa, Maringa (Luo), Momboyo, Lopiri et Lomela. Ces engins sont les plus utilisés par les commerçants et quelques producteurs agricoles qui leur permettent respectivement à l’approvisionnement des produits manufacturés et évacuation des produits agricoles vers les centres de commercialisation dont Mbandaka et Kinshasa.

     Il sied de signaler que plusieurs ports ont été installés depuis l’époque coloniale dans tous les territoires de la province afin de faciliter les accostages des bateaux. A ces jours, il est constaté un délabrement voire une disparition de ces installations portières faute de service étatique pouvant prendre en charge la maintenance et l’entretien.

    Pour ce qui est du transport aérien, l’accès dans la Tshuapa par la voie aérienne est possible grâce à l’aérodrome de Boende qui reçoit des vols commerciaux, et aux pistes de secours installées dans certains Territoires notamment Bokungu, Djolu, Ikela et Monkoto.