RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
SÉCRETARIAT GÉNÉRAL À LA PRIMATURE
CELLULE D' ANALYSES DES INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENT

Bambesa

Situation Géographique

Province : 2

Superficie : 9 130 km²

Démographie

Population : 202 883

Source Population : Rapport annuel 2015 de l’Administration du territoire

Le territoire de Bambesa est une Entité Administrative Déconcentrée (EAD) de la province du Bas-Uélé issue du démembrement de l’ancienne Province Orientale. Il a été créé par le Décret du 01/01/1954 et cela a été motivé par les activités florissantes menées par l’Institut National pour l’Etude Agronomique au Congo INEAC en sigle aujourd’hui INERA (Institut National pour l’Etude et Recherche Agronomiques), à l’époque de l’administrateur du territoire Marc STAPLEMANS, un belge. Ce territoire tire son nom d’un ancien dignitaire et grand chef coutumier de la chefferie de Bolungwa qui s’appelait Bambesa. Il se situe au Nord-est de la République Démocratique du Congo et est limité au Nord par le territoire d’Ango, au Sud par le territoire de Banalia, à l’Est par le territoire de Poko et à l’Ouest par le territoire de Buta.

Le territoire de Bambesa est subdivisé en :

– 9 (neuf chefferies) : chefferie Bakete, chefferie Bokapo, chefferie Bokiba, chefferie Bolungwa, chefferie Makere I, chefferie Makere II, chefferie Makere-Bakete, chefferie Mange et enfin chefferie Mondongwale ;

– 70 groupements

– 219 villages

Coordonnées géographiques :

Le territoire de Bambesa est localisé au Nord-est de la République Démocratique du Congo. Il se situe à :

– 25° 41’ 21,93’’de longitude Est ;

– 3° 26’ 35,41’’ de latitude Nord ;

– 621 mètres d’altitude au niveau de la mer

Données géographiques

La particularité du territoire de Bambesa s’observe au niveau de son sol qui est globalement fertile regorgeant en son sein du calcium et d’humus.

Le sol de Bambesa est favorable à l’agriculture, on le qualifie d’un territoire à vocation agricole. Ainsi donc, pour assurer l’émergence et la promotion du secteur agricole au sein du territoire, l’Institut National pour l’Etude et Recherche Agronomiques INERA en sigle s’y est implanté depuis les années 1935. Il a une superficie totale de 1146 ha dont 80 ha exploitables.

Il intervenait principalement dans les cultures vivrières, dans les cultures pérennes, surtout dans la culture de coton. Ses activités se focalisaient également sur les ressources phylogénétiques, naturelles et piscicoles. A ce jour, cet institut ne fonctionne pas normalement par manque d’un appui soutenu de la part des différents partenaires, d’une source énergétique, d’équipements adaptés, de chercheurs, etc.

Langues parlées

– Le Lingala ;

– Le Swahili ;

– Le Kizande ;

– Le Kiboa ;

– Le Kikere ;

– Le Kikango

Dans le territoire de Bambesa, le lingala est la langue parlée par la majorité de la population et dans tous les milieux. Le swahili est surtout parlé par des personnes en provenance de Kisangani, d’Isiro et des autres provinces comme le Nord et Sud-Kivu. Par contre, le Kizande, le Kiboa, le Kikere et le Kikango sont parlés par les populations autochtones. Notons que dans le territoire de Bambesa, la langue française n’est pas trop courante et elle est parlée par quelques personnes et par l’intelligentsia locale.

Climat

Le territoire jouit d’un climat tropical avec alternance des saisons. La saison sèche commence au début du mois de Décembre jusqu’au mois de Février et la saison de pluie va de Mars jusqu’en Novembre avec une exception d’une quinzaine de jours de sécheresse au mois de Juillet. La température dans le territoire de Bambesa varie selon les saisons, sa moyenne avoisine 24,4°C. Au cours de l’année 2015, la moyenne pluviométrique annuelle était de 107,44 mm avec 106 jours de pluie. Le mois le plus pluvieux pendant la saison de pluie était celui de novembre où on a enregistré une moyenne mensuelle de 175,7 mm et 14 jours pluvieux.

Hydrographie

Dans le territoire de Bambesa, il n’existe aucun lac mais plutôt des cours d’eau dont : les rivières Bomokandi et Bima se déversant toutes dans la rivière Uélé. Quant à la rivière Makongo, elle se déverse dans la rivière Bomokandi.

Végétation

Une grande partie du territoire est couverte des savanes boisées hormis les chefferies Makere I, Makere II et Makere-Bakete où prédominent quelques forêts denses. Dans le reste du territoire, on retrouve une forêt claire. Ces savanes renferment une variété des bêtes y compris les espèces rares et protégées dont : les rhinocéros blancs, les léopards, les okapis, les éléphants, les buffles et d’autres animaux aquatiques comme les hippopotames et les crocodiles.

Sous-sol et relief

La partie Est du territoire connait un sol très argileux et sablonneux, au centre et au nord, on trouve un sol ferralitique, tandis que sur l’ensemble du territoire, on constate un sol sablo-argileux. Le sol de Bambesa est essentiellement riche en calcium et recèle également d’humus en matière minérale.

Hormis les gisements non encore connus tels que le fer, le coltan, le plomb et/ou autres qui existeraient dans le sous-sol du territoire de Bambesa, les matières précieuses sous-exploitées restent encore l’or et le diamant. Cette exploitation se fait non seulement d’une manière artisanale mais aussi rudimentaire précisément dans les chefferies Bokapo, Makere I et Makere II. Elle est très négligeable et se fait d’une manière anarchique dans une dizaine de carrières dont les plus connues sont : Dieu béni en chefferie de Bakete (en faillite depuis le mois de Février 2013) et Mambembe en chefferie Makere I (en activité depuis juin 2013).

Les autres carrières sont notamment : Don de Dieu, Malewa, Canada, Paradis ; en chefferie Makere II, toutes en faillites exploitant le diamant. Celles qui exploitaient de l’or sont notamment : Sanale, Anga Merveille ; en chefferie Bokapo et Sosola, Mopala, Afrique du Sud situées en chefferie Makere II. Nonobstant la présence des creuseurs dans ces différentes carrières parsemées par-ci par-là, aucun comptoir d’achat d’or ou de diamant n’existe dans le territoire.

Le relief du territoire est prédominé par une série de plaines et de quelques collines qu’on retrouverait dans les chefferies Makere I, Makere II, Makere-Bakete et Mange. Sur ces collines, on y trouve également des plateaux.

Situation économique

Main Activités :

– L’agriculture ;

– La pêche ;

– L’élevage ;

– La chasse ;

– Le commerce.

L’agriculture vivrière est pratiquée par plus de la moitié de la population de Bambesa et est considérée, dans la plupart des ménages, comme la principale source de revenu qui assure leur survie.

En dehors de l’agriculture vivrière, il existe également une agriculture pérenne dans le territoire dont la transformation des produits issus de cette culture se fait encore d’une manière rudimentaire ; il s’agit principalement de la culture du café, actuellement pratiquée à une échelle très réduite, et celle du palmier à huile.

En ce qui concerne la pêche, elle est pratiquée surtout sur la rivière Uélé, la seule source connue en matière de production des poissons d’une manière abondante. Elle est également pratiquée sur les rivières Bima, Bomokandi et Makongo se déversant toutes dans la rivière Uélé.

En ce qui est de l’élevage dans le territoire, les caprins, les ovins et les suidés sont les principaux animaux qui en font l’objet. L’élevage des bovins est assuré par quelques éleveurs et aussi par les Mbororo en transit dans le territoire recherchant les pâturages pour leurs bêtes surtout pendant le mois de Juin jusqu’au mois de Décembre.

La chasse se fait par des pièges et fusils de chasse de fabrication locale.

Les petits commerces sont pratiqués sur le long de la route principale du territoire et au niveau de différents centres comme à Dingila, Zobia, Makongo, Ganga, Dingila, Dembia, Likandi, Nemanzi, Kana, etc. Les commerçants opérant dans le territoire s’approvisionnent en produits dans les différents centres de consommation surtout à Buta, Kisangani, Isiro, Ariwara et Butembo.

Taux Change Vendeur : 920

Taux Change Acheteur : 930

Principaux Produits Agricoles :

– Manioc (32%) ;

– Banane plantain (32%) ;

– Riz (23%) ;

– Arachide (6%) ;

– Maïs (5%) ;

– Haricot (2%) ;

Les quantités de production de manioc et des bananes plantains occupent la première position parmi les six produits agricoles listés avec une proportion chacune de 32% par rapport à la production agricole globale du territoire. La production annuelle de riz représente 23% de la production globale, arachide 6%, maïs 5% et en dernier lieu le haricot (niébé) ayant une part de 2% dans la production totale de 47 408 600 kg soit 47 408,6 tonnes pour l’année 2015. Notons que le manioc est le produit le plus consommé dans le territoire de Bambesa. Il est consommé en tubercule bouillie et en chikwangue ; les feuilles de manioc sont également consommées par la majorité de la population de Bambesa.

Principaux opérateurs économiques

Nombre Opérateurs Economic : 317

Dans le territoire, nous trouvons 67 opérateurs économiques au niveau du chef-lieu du territoire, 156 à Dingila qui est le centre de négoce le plus émergent du territoire, 65 à Zobia, 14 à Ganga et 15 à Makongo, soit au total 317 opérateurs économiques. Ils évoluent dans le secteur de production, de prestation de service et de commerce général.

Le territoire de Bambesa n’a aucun centre commercial mais plutôt quatre centres de négoce dont le plus important est celui de Dingila. Il n’y a aucune institution financière, aucune station d’hydrocarbure (essence, mazout, pétrole, etc.), aucune industrie, aucune coopérative, aucun hôtel standard, aucun parc national, aucun jardin botanique, etc.

Sur les 317 opérateurs économiques que compte tout le territoire de Bambesa pour l’année 2015, 180 d’entre eux, soit 57 % évoluent dans le secteur de commerce général, 76 soit 24% évoluent dans le secteur de prestation de service et seulement 61 soit 19% évoluent dans le secteur de production.

Il sied de noter que 13 opérateurs économiques sont localisés au chef-lieu du territoire, 25 à Dingila, 15 à Zobia, 3 à Ganga et 5 à Makongo évoluant dans le secteur de production notamment dans la menuiserie locale, dans la transformation de riz paddy en riz blanc, dans la fonte de fer et dans la scierie des bois pour obtenir des planches avec lesquelles on peut se servir pour la fabrication des meubles, des charpentes, etc.

Principales Activités des opérateurs :

– Approvisionnement du territoire en produits comme le carburant, le sel, le sucre, … ;

– Le service de transport ;

– L’élevage de gros bétails ;

– Commerce général ;

– Activités de prestation de service dans divers domaines.

Education

Nombre Ecoles : 126

Nombre Universités : 1

La seule université qui existe dans le territoire de Bambesa est une extension de l’Université Evangélique du Congo basée à Isiro. Elle est agréée mais non mécanisée. Les filières organisées sont les suivantes : le droit, la psychologie et science de l’éducation, les sciences agronomiques et les sciences politiques et administratives. Seul le cycle de graduat y est organisé. Cette extension n’a aucun professeur propre à elle, aucun professeur visiteur, un seul chef de Travaux et 6 assistants permanents. L’effectif total des étudiants inscrits au cours de l’année académique 2014-2015 était de 35 étudiants dont une seule femme. Pour l’année académique 2015-2016, il n’y a eu que 12 nouveaux inscrits, parmi lesquels, aucun de sexe féminin. Elle ne possède d’aucune bibliothèque répondant aux normes internationales, d’aucun atelier informatique et pas de connexion internet pouvant faciliter la recherche surtout pour les étudiants de la dernière année du cycle de graduat.

Le territoire de Bambesa compte 168 écoles dont 126 écoles primaires et 42 écoles secondaires. Le nombre des bancs décomptés dans toutes les écoles que contient la sous-division de l’enseignement primaire et secondaire de Bambesa basée à Dingila est de 1 089 bancs. Les moyennes d’élèves dans les écoles primaires et secondaires sont estimées respectivement à 288 et 84 élèves par école dans le territoire de Bambesa.

Enseignants

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Professeurs visiteurs

0

0

0

Professeurs permanents

0

0

0

Chef de Travaux

1

0

1

Assistants permanents

6

0

6

Etudiants

Masculin

Féminin

Total

Nouveaux inscrits en G1 (2015-2016)

12

0

12

Nombre d’étudiants (2014-2015)

34

1

35

Il sied de noter que, selon l’Arrêté ministériel n°112 MINESU/CAB.MIN/TMF/RK3/CPM/2015 portant interdiction de fonctionnement des extensions des établissements de l’enseignement supérieur et universitaire, l’Université Evangélique au Congo, extension de Dingila située à 55 km du chef-lieu du territoire de Bambesa, figure parmi les universités non viables et à fermer.

Chefferies

Ecoles

Elèves au primaire

Elèves au secondaire

Primaires

Secondaires

F

F+G

F

F+G

Bakete

29

14

5 182

10 522

702

1 502

Bokapo

21

4

3 073

6 442

45

148

Bokiba

10

1

1 166

2 472

40

141

Bolungwa

15

6

2 359

4 654

209

619

Makere 1

15

7

2 015

4 154

271

732

Makere 2

10

3

833

1 744

15

99

Makere Bakete

14

6

1 731

3 469

79

260

Mange

7

0

878

1 830

0

0

Mondongwale

5

1

522

1 027

18

35

Total

126

42

17 759

36 314

1 379

3 536

Santé

Nombre Hôpitaux : 1

Nombre Centre Santé : 19

Entreprises Locales :

Cmnt Hopitaux : 42

Maladies Récurrentes :

– Paludisme (64,59%) ;

– Infections respiratoires (14,62%) ;

– Malnutrition (2,21%) ;

– Tuberculose (0,25%) ;

– Autres maladies (18,33%).

Le paludisme est la maladie qui touche une couche importante de la population de Bambesa. Au cours de l’année 2015, on a enregistré 34 478 cas de paludisme dans toute la zone de santé de Ganga, soit 64,59% sur l’ensemble des cas des différentes maladies répertoriées. Le nombre des cas liés aux infections respiratoires a été évalué à 7 805 cas, soit 14,62% tandis que celui relatif à la tuberculose était de 135, soit 0,25% sur 53 383 cas enregistrés pour toutes les maladies dans toute la zone de santé de Ganga.

C’est grâce au projet SANRU que les populations trouvent non seulement des médicaments contre le paludisme (les ACT) mais aussi la gratuité dans le traitement de celui-ci.

Les soins spécifiques ne se font pas au sein de la zone de santé de Ganga, pour pouvoir consulter un dentiste ou un oculiste, il faut se rendre à Buta (chef-lieu de la province du Bas-Uélé). Toutefois, ces spécialistes se déplacent de Buta vers le territoire de Bambesa pour traiter les patients sur place.

Dans la zone de santé de Ganga, la seule zone de santé qu’on retrouve dans le territoire de Bambesa, nous comptons 4 médecins dont deux de sexe féminin, 54 infirmiers dont 32 de sexe féminin et 22 sages-femmes. La capacité d’accueil dans la zone de santé de Ganga est repartie de la manière suivante : 100 lits pour l’Hôpital Général de Référence (HGR) dont 72 lits installés, 22 lits pour le centre de santé de référence de Bambesa, 25 lits pour le centre de santé de référence de Ganga et 68 pour le centre de santé de référence de Zobia, soit au total une capacité d’accueil de 187 lits installés dans toute la zone de santé de Ganga.

Données culturelles

Le territoire de Bambesa est peuplé principalement de quatre grandes tribus à savoir : boa, Zande, kere, Bakongo. Les boas sont majoritaires car ils se retrouvent dans cinq sur les neuf chefferies que compte le territoire ; il s’agit des chefferies Bakete, Bokiba, Bokapo, Bolungwa et Mondongwale.

– Cinéma : selon le recensement du service des arts et reformes culturelles du territoire de Bambesa réalisé en 2015, 88 salles de projection des films pour le loisir ont été répertoriées au chef-lieu du territoire, à Dingila ainsi qu’à travers les différentes chefferies et autres agglomérations du territoire (Zobia et Makongo) ; Théâtres : cette activité culturelle n’a connu aucune production durant l’année 2015 à Bambesa ;

– Musique : en dehors des groupes folkloriques traditionnels et troupes musicales religieuses qu’on retrouve au sein de différentes confessions religieuses, le territoire de Bambesa n’a aucun orchestre musical pour satisfaire les mélomanes ;

– Peinture : il a été dénombré au total 7 peintres sur l’ensemble du territoire de Bambesa durant l’année 2015 ;

L’émergence de ce secteur si important pourrait être bénéfique pour l’avenir du territoire. Les acquis de la tradition sont en train de disparaitre de manière progressive. Le souhait est de former les jeunes et les agents du service intéressé pour le redynamiser enfin de redorer l’image de l’entité dans le domaine de la tradition.